[Table des matières]

Agrégation Interne de Mathématiques

Deuxième Épreuve 2020

7047Différentiabilité de la distance à une partie

Corrigé par Bernard Randé, comité de rédaction de la RMS

Résumé

Le problème porte sur la distance à une partie fermée non vide F d’un espace euclidien. L’hypothèse que la dimension est finie permet de s’appuyer sur la compacité. La différentiabilité de la fonction distance à F est l’un des thèmes principaux. Le résultat le plus intéressant est une condition nécessaire et suffisante de différentiabilité de cette fonction en un point du complémentaire de F ; il fait l’objet de deux des dernières parties. Notons que, puisqu’on caractérise en termes de différentiabilité les parties F telles que, pour tout x dans E, il existe un unique y de F réalisant la distance de x à F, un théorème de Motzkin bien connu entraîne que cette caractérisation est celles des convexes de E.

L’épreuve a dû bien sélectionner les candidats, car elle est progressive. Elle est néanmoins trop longue. La partie VI oppose en outre quelques difficultés.

Le problème est élémentaire, assez approprié aux candidats à l’agrégation interne et manifestement rédigé par des gens légèrement pressés. Par exemple, pour montrer que la norme euclidienne n’est pas différentiable en 0, il aurait suffit de montrer que sa restriction à une droite vectorielle n’est pas dérivable. Il y a quelques petites erreurs (il faut supposer n 2 dans la question 18, d’ailleurs guidée par un chien d’aveugle lui-même aveugle) ou incongruités. Si l’on voulait à tout prix faire montrer au candidat que la série ∑---1-2
(2n+1) converge, il aurait été préférable de le lui demander lors d’une question préliminaire, avant de lui faire utiliser l’égalité de Parseval, qui contient cette convergence. Les questions 12 et 13 sont au moins ambiguës, puisque le statut des bornes n’est pas précisé.

Partie I : résultats préliminaires

1. Si x ∈ F, comme x - x= 0, on a d(x,F) = 0.

Si d(x, F) = 0, par définition de l’infimum, il existe une suite (fn)n0 ∈ FN telle que x - fn ∥ → d(x,F) = 0. Donc fn x et, comme F est fermé, x ∈ F .

2. a) On a d(y, F) y - fy - x+ x - f.

b) Par passage à l’infimum sur f ∈ F , on obtient que d(y,F) y - x+ d(x,F) et donc que

d(y,F )- d(x,F ) ≤ ∥y- x∥.

Par symétrie, d(x,F) - d(y,F) y - xet finalement ||d(y,F) - d(x,F)||y - x.

3. a) L’ensemble K, qui contient x0, est fermé, comme intersection de fermés, et borné, car inclus dans une boule. Comme E est de dimension finie, il est compact.

b) La fonction x↦→d(x,F) est continue, car lipschitzienne, et réalise donc son minimum sur le compact K, en un point y. On a donc, pour tout f ∈ K, x - yx - f. En particulier, x - yx - x0. Si f ∈ F et f ∈ K, on a x-f> x-x0x-y. Finalement, pour tout f ∈ F, x - yx - f, et donc y ∈ Γ(x).

4. a) On a

22      2            2      2            2        2    2
∥u+v∥+∥u-v∥  = (∥u ∥ +2⟨u,v⟩+∥v∥ )+ (∥u ∥ - 2⟨u,v⟩+|v∥ ) = 2(∥u∥ +∥v∥ ).

b) Posons d := d(x,F). On a donc f - x= fʹ- x= d. Par application de la question a,

      ʹ    2        ʹ 2    2
∥f +f  - 2x∥ + ∥f - f ∥ = 4d .

Donc

∥     ʹ   ∥2
∥∥f-+-f-- x∥∥ = d2 - 1∥f - f ʹ∥2.
∥  2      ∥        4

Donc ∥∥f+fʹ∥∥
∥2-x∥ < d.

Nous avons vu que Γ(x) n’est pas vide. De plus, si f et fʹ sont dans Γ(x), f+f2ʹ ∈ F par convexité de F. Ce qui précède montre que f ne peut être différent de fʹ. Donc Γ(x) est un singleton.

c) On peut écrire, en posant a := f - π(x) et b := π(x) - x,

             2   2   2             2
φ(t) = ∥ta+ b∥ = t ∥a∥ + 2t⟨a,b⟩+ ∥b∥ .
Donc φ est une fonction polynomiale de degré au plus 2.

Pour t ∈ [0, 1], puisque (1 - t)π(x) + tf ∈ F , on a φ(t) d2 = φ(0). Donc φ réalise en 0 son minimum sur [0, 1], ce qui entraîne que φʹ(0) 0, soit 2a,b0, ou encore

⟨f - π(x),x- π(x)⟩ ≤ 0.

d) On a en particulier

⟨π(x)- z,x- z⟩ ≤ 0.

D’autre part, d’après c,

⟨z - π(x),x- π(x)⟩ ≤ 0.

Par somme,

⟨π(x)- z,π(x )- z⟩ ≤ 0,
soit π(x) - z2 0, ce qui entraîne que z = π(x).

Partie II : étude en dimension 1

5. On a bien entendu d{0}(x) = |x|. Donc d{0} est non dérivable en 0, et dérivable sur R*, de dérivée en x égale à x
|x| = sgn x.

6. Le complémentaire de Z est la réunion des ]n,n + 1[, lorsque n décrit Z, donc est ouvert dans R. Ainsi, Z est fermé dans R.

7. On a dZ (x + 1) = minz∈Z|x + 1 - z| = minu∈Z|x - u| = dZ(x), grâce à la réindexation u = z - 1. De plus,

dZ(- x) = minz∈Z |- x- z| = minu∈Z |- x+ u| = dZ (x)
grâce à la réindexation u = -z. Donc dZ est paire.

8. Si x ∈ []
0,12, x |x - n| pour n ∈ Z. En effet, si n 1, |x - n| = n - x et on a bien 2x 1 n, et si n 0, on a bien x x - n. Donc dZ(x) = |x - 0| = x.

Si x ∈ [[
12,1, alors 1 - x ∈]0,12] et donc, par parité et 1-périodicité,

d (x) = d (1 - x ) = 1- x.
 Z      Z

PIC

9. La fonction dZ est manifestement dérivable en tout point de ]0, 1[
   2]1,1[
 2. Elle n’est pas dérivable en 1
2, puisque ses dérivées à gauche et à droite sont différentes. Elle n’est pas dérivable en 0, puisque sa dérivée à droite vaut 1 et donc, par parité, sa dérivée à gauche est égale à - 1.

10. a) Puisque dZ (notée ici f) est paire, bn(f) = 0 et, pour n = 0,

   ∫  12              4          1    4  ∫ 12
an(f)= 4    tcos2πnt dt = 2πn[tsin 2πnt]20 - 2πn   sin 2πnt dt
     04          1     1                  0
= -----2[cos2πnt]20 = -2-2(cosπn - 1).
  (2πn)             π n

Donc an (f) = 0 si n est pair et a2p+1(f) = -    2
π2(2p+1)2.

Enfin, a0 (f) = 2∫ 12
 0t d t = [t2] 12
0 = 1
4.

b) Comme f est de classe C1 par morceaux et continue, elle est somme de sa série de Fourier, la convergence de cette dernière étant normale, donc uniforme et simple.

c) On a, pour tout x dans R,

      1   2-+∑ ∞ cos(2p+-1)x-
f(x ) = 4 - π2    (2p+ 1)2 ,
            p=0
la convergence de cette série étant assurée par la question b. En particulier, puisque f(0) = 0,
   +∑∞
-2-   ---1----=  1,
π2 p=0(2p+ 1)2   4
soit ∑+∞p=01(2p+1)2 = π82. De plus, puisque la série ∑+n=∞11n2 est positive convergente, en notant S sa somme,
   ∑+∞   1    +∑∞     1      S   π2
S =    (2n)2-+    (2n+-1)2 = 4-+ -8 ,
   n=1        n=0
d’où S = π2
6.

D’après l’égalité de Parseval,

 ∫ 12             1 +∑∞
2    f2 = a0(f)2 + 2  a2n+1(f)2,
  0                n=0
la série de droite étant convergente. On obtient ainsi
 1    1   2 ∑+∞    1
12 = 16 + π4-   (2n+-1)4.
            n=0

Donc

+∑∞     1      π4
   -------4 = --.
n=0(2n+ 1)    96

De plus, puisque la série ∑+  ∞
 n=11n4 est positive convergente, en notant T sa somme,

    +∞        +∞
T = ∑  --1--+ ∑  ----1--- = T- + π4-
   n=1 (2n)4   n=0(2n+ 1)4   16   96
et donc T = π490. Enfin, ∑+n=∞1(2n1+1)4 = π946 - 1.

11. a) La relation ~ est évidemment symétrique. Elle est réflexive puisque, si x ∈ Ω, il existe ]a, b[ contenant x et inclus dans Ω, par définition d’un ouvert. Supposons à présent que x ~ y et y ~ z. Soit ]a,b[Ω contenant x et y, ]c,d[Ω contenant y et z. En particulier, ]a, b[]c, d[ est non vide, comme contenant y, et donc ]a,b[]c,d[ est un intervalle, ouvert comme réunion de deux ouverts. Il contient x et z et est inclus dans Ω. Donc ~ est transitive.

b) Nous savons que les classes d’équivalence forment une partition de Ω. Montrons que la classe de x est un intervalle ouvert. Pour tout y dans cette classe, il existe ]a(y),b(y)[ inclus dans Ω et contenant x et y. Donc cl(x) y∈cl(x)]a(y),b(y)[. D’un autre côté, si z ∈]a(y),b(y)[, z ~ x, donc z ∈ cl (x). Donc cl(x) = y∈cl(x)]a(y),b(y)[. Comme réunion d’intervalles ouverts contenant tous x, cl (x) est un intervalle ouvert. Notons que cet intervalle est de la forme ]a,b[ avec - ∞ a < b +.

c) À chaque classe d’équivalence C, associons un rationnel qC y appartenant. Puisque deux classes distinctes sont disjointes, C↦→qC est injective. Comme Q est dénombrable, l’ensemble des classes est dénombrable (au sens large). En notant i = ]ai,bi[ pour tout i ∈ I, on obtient alors le résultat voulu.

12. a) Remarquons que, si ai0 ∈ R, ai0 ∈ F , faute de quoi il serait dans Ω, ouvert, et il existerait ϵ > 0 tel que ]ai0 -ϵ,ai0 + ϵ[Ω. Par conséquent, cet intervalle rencontrerait cl(x), en un point y, et tous les éléments de ]ai0 - ϵ,ai0 + ϵ[ seraient dans cl(y) = cl(x). En particulier, ai0 ∈ cl (x) =]ai0 ,bi0[, ce qui est une contradiction. De même, bi0 ∈ F lorsque bi0 est réel

Il en résulte manifestement, comme dans la question 8, que

dF(x) = min(|x- ai0|,|x - bi0|).

b) Puisque ]ai0 , bi0[ est ouvert, la dérivabilité de dF en x équivaut à la dérivabilité en x de la restriction de dF à ]ai0,bi0[. Par conséquent, dF est dérivable en x si et seulement si x = ai0+2bi0 lorsque les deux bornes sont réelles. Dans le cas contraire, dF est dérivable en tout point de ]ai0 , bi0 [.

13. Comme dF est nulle sur un voisinage de x, elle est dérivable en x, de dérivée nulle.

14. a) De ce que l’adhérence du complémentaire de F est égale à ] -∞,0] [1,+[, on déduit que Fr (F) = {0,1}. La fonction dF est nulle sur [0,1], donc sa dérivée à droite en 0 est nulle. Sur ] -∞,0], dF(x) = -x, donc la dérivée à gauche en 0 est égale à - 1. Donc dF n’est pas dérivable en 0. De même, elle n’est pas dérivable en 1.

b) (i) Comme Ω est ouvert, F est fermé. De plus, 0 < 1n -1n3 < n1 12, donc Ω ]0,12[. En particulier, 0 ∈ F. Mais 1n -12n3- 0, donc 0 est adhérent à Ω. Ainsi, 0 ∈ Fr(F).

(ii) Il s’agit de montrer que les intervalles définissant Ω sont disjoints, c’est-à-dire l’inégalité 1
n+1 1
n -1
n3. Cette inégalité équivaut à

 3    2             3    2
n ≤ (n - 1)(n+ 1) = n + n - n- 1,
soit n2 - n - 1 0, ce qui est vérifié pour n 2. On dispose ainsi d’un unique entier n 2 tel que 1n- 1n3 < x < 1n, et ce qu’on vient de montrer assure alors que n+11 < x < 1n, donc n < 1
x < n + 1, ce qui entraîne n = ⌊1⌋
 x.

(iii) Si x ∈ F, l’inégalité est évidente pour toute valeur de C. Dans le cas contraire, x appartient à un unique intervalle ] 1   1 1[
 n - n3,n. Or 1
n ∈ F , donc

dF(x) ≤---27--3 ≤ ---2--3 ≤ 4x3.
       8(n+ 1)    (n+ 1)

Puisque dF (x) =x0+o(x), dF est dérivable à droite en 0, de dérivée à droite nulle. Comme, par ailleurs, dF est nulle sur ] -∞,0], dF est dérivable en 0

Partie III : étude de cas particuliers en dimension n

15. a) On a évidemment dF(x) = x - x0, et Γ(x) = {x0}.

b) On considère une base orthonormée (ei)1in de E et l’on note, lorsque x ∈ E, xi := x,ei. Puisque g(x) = ∑n
 i=1(xi - x0i)2, g est polynomiale, donc de classe C. De plus, ∂g∂x
i(x) = 2(xi - x0i). Donc (g)(x) = 2(x - x0).

c) Puisque x↦→ √--
 x est de classe C sur ]0,+[, dF est, par composition, de classe C sur l’ouvert E - {x0 }. De plus, g(x) = (dF(x))2, donc

(∇g)(x) = 2dF(x)(∇dF )(x)
et donc
(∇dF)(x) = x---x0-.
           ∥x - x0∥

d) Par définition de la différentiabilité,

f(x0 + k) = f(x0)+ ⟨(∇f )(x0),k⟩+ o(k).
        k→0

Donc

                   ⟨          ⟩
f(x0 + th ) =t→0 f(x0)+ t(∇f )(x0),h + o(t).

On obtient ainsi

        ⟨         ⟩
|t|∥h∥ = t(∇f )(x0),h + o(t).

Divisant par t > 0, puis par t < 0, et faisant tendre t vers 0, on obtient que h= 0, ce qui est une contradiction en considérant un vecteur h non nul.

16. a) On sait que la distance de x à F est réalisée pour l’unique vecteur y de F tel que x - y ∈ F , et que ce vecteur y est le projeté orthogonal de x sur F .

b) Soit (ei )1ip une base orthonormée de F , complétée en une base orthonormée (ei)1in de E. Alors

       ∑p
π (x) =   ⟨x,ei⟩ei
       i=1
et donc
     2     2  ∑p      2   ∑n       2
dF(x) = ∥x∥  -   ⟨x,ei⟩  =     ⟨x,ei⟩ .
               i=1         i=p+1

Comme application polynomiale, d2
F est de classe C et (dans la base (ei)),

  2                          2
∂dF-= 2⟨x,ei⟩pouri ≥ p+ 1et ∂d-F = 0pouri ≤ p.
∂xi                        ∂xi

Par conséquent, (d2
F)(a) = 2(a - π(a)).

c) Comme ci-dessus, dF est de classe C sur E - F , et

(∇dF )(a) = -a--π(a)-.
           ∥a- π(a)∥

d) Soit h ∈ F . On utilise à nouveau

                 ⟨          ⟩
dF(a+ th)t=→0dF(a)+ t (∇dF)(a),h  + o(t) = t⟨u,h⟩+ o(t).

Comme dF (a + th) = a + th - π(a + th)= th, on obtient que

|t|∥h∥ = t⟨u,h⟩+ o(t).

Divisant par t > 0 et faisant tendre t vers 0, on obtient que h= u,h.

En appliquant ce qui précède à - h, on obtient que h = 0, ce qui est une contradiction, puisque l’on peut choisir h = 0 dans F.

17.

a)

PIC

b) Puisque (x, y)↦→-y et (x,y)↦→y -x2 sont polynomiales, donc continues, l’image réciproque de [0, +[ par chacune de ces fonctions est un fermé de R2. Donc F , réunion de deux fermés, est un fermé de R 2 .

c) Bien sûr, (0, 0) ∈ F . De plus, (1
n, 1
2n2) n’est pas dans F pour n 1. Donc (0,0) est adhérent au complémentaire de F , et finalement appartient à la frontière de F .

d) Si u ∈ F, l’inégalité est évidente. Supposons que u = (x,y) ne soit pas dans F . On a donc 0 < y < x2 . Par suite, dF(u) u - (x,x2)= |y - x2|x2 u2.

e) On vient de voir que dF(u) = O(u2) = dF(0) + o(u), donc que d F est différentiable en 0, de gradient nul.

Partie IV : distance à la sphère unité

18. On supposera ici n 2.

a) On a l’encadrement 1 dimvect(a,u,y) 2. Si la dimension de vect(a,u,y) vaut 2, P := vect (a, u, y) répond à la question. Sinon, on considère un vecteur z non dans vect(a,u,y) et on pose P := vect(a,u,y,z).

b) Puisque F P est l’ensemble des vecteurs de norme 1 de P , c’en est le cercle unité.

c) Si y ∈ F, on a, compte tenu de l’égalité a - u= ||1 -∥a||,

∥a-y∥2 - ∥u- a∥2 =  ∥a∥2 - 2⟨a,y⟩+ 1- (1- 2∥a∥ +∥a∥2)

              =  2∥a∥ - 2⟨a,y⟩ ≥ 0
d’après l’inégalité de Cauchy & Schwarz. L’égalité a lieu si et seulement si y = λa avec λ 0, donc si et seulement si y = u. Ainsi, Γ(a) = {u}.

19. En particulier, pour tout a dans E \{0},

       |      |
dF(a) = |∥a∥ - 1|.
Cette égalité reste trivialement pour a = 0E car tous les points de F sont alors à distance 1 de a.

20. Si a> 1, dF(x) = x∥- 1 au voisinage de a, donc dF est différentiable en a. De plus, (dF )(a) = a∥a∥. Si 0 < a< 1, dF(x) = 1 -∥xau voisinage de a, donc dF est différentiable en a, et (dF )(a) = -a--
∥a∥.

21. Puisque 1 = d(0,F), l’ensemble des y de F tels que y - 0= d(0,F) est égal F.

22. Soit x ∈ R *+a, que l’on écrit x = ta. On a dF(x) = |t - 1|. Par conséquent, dF n’est pas dérivable en a selon le vecteur a. Ceci entraîne que dF n’est pas différentiable en a.

23. a) On a dF (tv) = |
||t|
|- 1| = 1 -|t|. Cette fonction n’est pas dérivable en 0.

b) Par conséquent, dF n’est pas différentiable en 0.

Partie V : une condition nécessaire de différentiabilité à l’extérieur de F

24. a) L’inégalité demandée résulte du caractère 1-lipschitzien de dF.

b) Puisque

                    ⟨          ⟩
dF (a + tu) - dF(a) =t→0 t(∇dF )(a),u + o(t),
après division par t, on obtient que
   2
∥u∥  ≤ ∥u∥+ o(1),
donc que u2 u, ce qui entraîne que u1.

25. a) Puisque x ∈ [y,a], on peut écrire x = (1 - t)y + ta avec t ∈ [0,1] et donc

∥a-y∥- ∥a - x∥ = ∥a - y∥- (1- t)∥a - y∥ = t∥a- y∥ = ∥x- y∥.

b) On a bien entendu dF(x) x - y. Comme dF est 1-lipschitzienne,

dF(a)- dF(x) ≤ ∥a - x∥
et donc
dF(x) ≥ dF (a) - ∥a- x∥ = ∥x - y∥.

Finalement, dF (x) = x - y.

26. a) Le vecteur a - tv appartient à [a,a - (a - y)] = [a,y] et, d’après la question 25,

         ∥                  ∥        |         |
dF(a-tv)=∥a-tv- y∥ = ∥∥a - y---t--(a- y)∥∥ = ∥a - y∥||1- --t--||= dF(a)- t.
         ∥       dF(a)      ∥        |    dF(a)|

b) On utilise la différentiabilité de dF :

dF(a - tv)- dF (a)t=→0⟨(∇dF )(a),- tv⟩+ o(t)
et donc, après division par t et passage à la limite, 1 = (dF)(a),v= u,v.

Comme u1 et v= 1, l’inégalité de Cauchy & Schwarz montre que u= 1 et que u = v.

c) Comme u = v, on a

y = a- d (a)- (∇d  )(a),
        F        F
On a donc montré que Γ(a) est un singleton {π(a)} et que (dF)(a) = a-dFπ((aa)).

Partie VI : étude de la réciproque

27. a) La suite (xp - a)p0 est convergente, donc bornée. Soit b ∈ F . On a

∥yp - xp∥ = d(xp,F) ≤ ∥xp - b∥.

Comme (xp - b) et (xp) sont bornées, (yp) est bornée.

b) Comme suite bornée d’un espace vectoriel normé de dimension finie, (yp) admet une valeur d’adhérence.

c) Comme F et E - V sont fermés, l ∈ F (E - V ).

d) On a xφ(p) - yφ(p) a - l, donc d(xφ(p),F) →∥a - l. Comme d(,F) est continue, d(a, F) = a - let, comme l ∈ F , l = π(a). Or π(a) ∈ V , alors que l ∈ V : c’est la contradiction cherchée.

28. a) Puisque a ∈ F , a = π(a) et donc R > 0. En outre, B(a,R) F ne contient que π(a), d’après l’hypothèse sur Γ(a).

b, c) Notons que y - x = 0. On a

φ(t) = t2∥y - x∥2 + 2t⟨y - x,x- a⟩+ ∥x - a∥2 - R2.

Donc φ est de degré 2. Le terme constant étant strictement négatif, φ admet deux racines réelles de signes stricts opposés.

Il s’agit de montrer que φ admet une seule racine dans [0,1]. L’unicité résulte de ce qui précède. En outre, φ(0) < 0 et φ(1) = y - a2 - R2 0 puisque y ∈ F . Ceci montre l’existence.

Puisque φ(tx,y ) = 0, on peut calculer tx,y grâce à l’égalité

                     √--
      - ⟨y- x,x - a⟩ + Δ
tx,y = -----∥y--x∥2------,
avec Δ := y - x, x -a2 -∥y -x2(x-a2 -R2). En effet, tx,y est la plus grande des deux racines de φ. On a en outre p(x,y) - y= (1 - tx,y)x - y.

c) Posons h := x - a. Alors

|             |
||Δ - R2∥y - x∥2|| ≤ 2h2∥y- x∥2
grâce à Cauchy & Schwarz, et donc |√ --
  Δ - Rx - y∥|√-
 2hx - ygrâce à l’inégalité •
|a-b| |
|√a -√ -
  b|
| pour a et b positifs ou nuls. On a donc
                            √--                 √--
     ∥x--y∥2 +-⟨y--x,x---a⟩--Δ--              ---Δ---
∥p(x,y)-y∥ =           ∥x- y∥           ≤ h+ ∥x - y∥ - ∥x- y∥ .

Comme |√
Δ∥x-y∥- R|√ -
  2h,

                 √-        √-                        √-
∥p(x,y)-y∥≤h+ |∥x- y∥- R |+  2h = (1 +  2)h+ |dF(x)- dF(a)| ≤ (2 + 2)h.

Le résultat annoncé en découle.

d) Donnons-nous un voisinage de π(a), que l’on suppose sans restriction de la forme B(π(a), ϵ), avec ϵ > 0. D’après la question 27, il existe η > 0 tel que, si x ∈ B(a,η), alors Γ(x) B(π(a),ϵ⁄2). D’après la question 28, il existe ηʹ > 0 tel que, pour tout x ∈ B(a, R) B(a,ηʹ), et pour tout y ∈ Γ(x), on ait p(x,y) -y< ϵ⁄2. Soit à présent x tel que x - a< min (R,η,ηʹ). Alors p(x,y) - π(a)< ϵ. C’est le résultat demandé.

29. a) Il suffit d’écrire x - p(x,yx) = (x - a) + (a - p(x,yx)) et de développer le carré.

b) On peut écrire

⟨x-a,a- p(x,yx)⟩ = ⟨x- a,a- π(a)⟩+ ⟨x- a,π(a)- p(x,yx)⟩.

D’après la question 28, étant donné ϵ > 0, il existe η > 0 tel que, si x - a< η, alors π(a) - p(x, yx )ϵ. Pour ces valeurs de x, ||x - a,π(a) - p(x,yx)||ϵx - a. Donc x - a, π(a) - p(x,yx)= o(x - a) et finalement

∥x-p(x,y )∥2 - ∥a- p(x,y )∥2 = 2⟨a- π(a),x - a⟩+ o(x- a).
    x              x

30. Puisque p(x,y) ∈ [yx,x], on a x - p(x,y)2 d(x,F)2. D’après la question 29, on en déduit que

d(x,F)2 ≥ d(a,F)2 + 2⟨x- a,a - π (a)⟩+ o(x- a).

D’un autre côté, puisque π(a) ∈ F , on a d(x,F)2 x - π(a)2. Or

       2        2           2
∥x- π(a)∥ = ∥x- a∥  +∥a - π(a)∥  + 2⟨x - a,a- π(a)⟩.

Par suite,

      2        2
d(x,F) ≤ d(a,F) + 2⟨x- a,a- π(a)⟩+ o(x- a).

L’encadrement

            2        2
o(x- a) ≤ d(x,F) - d(a,F ) - 2⟨x - a,a- π(a)⟩ ≤ o(x- a)
montre le résultat demandé.

31. On vient de voir que d2
F est différentiable en a, et que son gradient et 2(a-π(a)). Donc dF est différentiable en a, et

(∇dF )(a) = -a--π(a)-.
           ∥a- π(a)∥

32. D’après ce qui précède, dF est différentiable en tout point de Ω. Il suffit de montrer que son gradient est continu pour pouvoir affirmer que dF est de classe C1, ou encore de montrer que π est continue sur Ω. Mais c’est justement le résultat de la question 26 appliquée au cas où Γ(x) est égal au singleton {π(x)}.

Partie VII : une condition nécessaire de différentiabilité en un point de F

33. Si a est intérieur à F , dF est nulle dans un voisinage de a et donc son gradient en a est nul.

34. a) Par définition de la différentiabilité en a,

d(a- tu) = d (a)- ⟨(∇d  )(a),- tu⟩ +o(t) = - t∥u∥2 +o(t).
F        F         F

b) Pour t > 0, on obtient que -tu2 + o(t) 0 et, après division par t et tendaison de t vers 0, que - ∥u2 0. Donc u = 0.
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