317. Soient R > 0 et (an)n1 ∈ CN* avec a10. On suppose que le rayon de convergence de ∑anzn est supérieur ou égal à R. On cherche à construire (bn)n1 ∈ CN* telle que g : z↦→ +∞∑

n=1bnzn ait un rayon de convergence > 0 et (f g)(z) = z au voisinage de 0.

a) Montrer qu’il existe une unique suite (bn)n∈N* ∈ CN* telle que : (*) :

             ( ∑N     )
∀N ∈ N*,    f     bnzn  = z + o(zN).
               n=1

b) Soit (An )n1 ∈ (R+)N* telle que A1 = |a1| et, pour n ∈ N*, An |an|. On suppose que le rayon de convergence de ∑Anzn est strictement positif. On définit, au voisinage de 0, la fonction F : z↦→ A1z -+∞
∑
n=2Anzn. On considère la suite (Bn)n1 ∈ CN* telle que, pour tout N ∈ N*, F(∑N   B  zn)
   n=1  n = z + o(zN). Montrer que, pour tout n ∈ N*, Bn |bn |.

c) Soit r ∈ ]0,R[ et M =  +∑∞

n=1|an|rn. Pour N ∈ N*, on pose AN = MrN. Montrer que les rayons de convergence de ∑Bnzn et de ∑bnzn sont strictement positifs.

d) Conclure.

Théorème d’inversion local à droite d’une fonction développable en série entière.

Nous utiliserons deux résultats classiques

Proposition 1.Soient u ∈ CN et v ∈ CN* . On suppose que les fonctions

      +∑ ∞                 +∑∞
φ : z ↦→   unzn  et  ψ : z ↦→   vnzn
      n=0                 n=1
sont définies au voisinage de 0. Il existe alors un réel r > 0 tel que l’application B(0,r) C, z↦→ φ ψ(z) est bien définie et est la somme d’une série entière.

Proposition 2.La fonction β : B(0,1) C, z↦→+∑∞

n=0(1⁄2)
 nzn est bien définie et l’on a z ∈ B(0, 1), β(z)2 = 1 + z.

Démonstration. On sait que x ∈] - 1,1[, √ -----
  1+ x =  +∑∞

n=0(1⁄2)
  nxn. Donc le rayon de convergence de la série entière +∞
∑
n=0(1⁄2)
  nzn est supérieur ou égal à 1 et β est bien définie. Comme β2 est la somme d’une série entière et que x ∈] - 1,1[, β2(x) = 1 + x, on a, par unicité du développement en série entière z ∈ B(0,1), β(z)2 = 1 + z. __

a) Unicité. Soit b ∈ CN* qui convient. Pour N ∈ N*, z↦→f(∑N      n)
   n=1bnz est développable en série entière autour de 0 et on a, en examinant le coefficient de zN

                             N
(*)b=  1-    et    (**)  b  = - 1-∑     ∑      a b ...b
1  a1               N     a1k=2p1+...+pk=N  kp1    pk

Les formules (*) et (**) caractérisent la suite (bn) qui est donc unique.

Existence. Les formules (*) et (**) définissent une suite (bn) qui est manifestement solution.

b) On a B1 = 1A1 et, pour N 2,

        ∑N    ∑
BN = -1-             AkBp1 ...Bpk.
     A1 k=2p1+...+pk=N
On en déduit, par une récurrence immédiate que N 1, BN |bN|.

c) On a bien |AN ||aN| pour tout N ∈ N* et, pour |Z| < r,

                 2
F(Z ) = M-Z---M-Zr2
        r    1 - Zr-

Pour z ∈ C tel que |z| < r, on considère l’équation (Ez) d’inconnue Z ∈ C \{r},

                 2
       M-Z-  -M-Zr2
(Ez)     r  - 1 - Zr-= z.

On vérifie immédiatement que si |     2 |
||6Mz- Mz2-|| < 1,

       ((      )    (        2 ))
Z := r   1 + z-- - β - 6z-+ z-2
     4       M         M    M

est une solution de (Ez).

On choisit alors r1 > 0 tel que r1 r et |z| < r1 ||6z   z2 ||
|M-- M2-| < 1 et on définit à bon droit

                    ((      )    (         2) )
˜G:B (0,r1) → C,  z ↦→ r   1 + z-- - β - 6z-+ -z-
                  4       M         M    M 2

Selon la proposition 1, il existe r2 ∈]0,r1] tel que  ˜
G est développable en série entière sur B(0,r2). Comme ˜G (0) = 0, on peut poser, pour |z| < r2, ˜G(z) = + ∞
∑
n=1B˜nzn.

Pour |z| < r2 , on a donc F ˜G(z) = z. Si N ∈ N*, on a ainsi

  ( ∑N     )
F      ˜Bnzn   = F • ˜G(z)+ o(zN)
    n=1

d’où ˜B N = BN , d’où l’on déduit que le rayon de convergence de la série entière +∑∞

n=1Bnzn est égal à celui de la série entière +∑∞

n=1˜Bnzn, donc est strictement positif et que par conséquent celui de la série entière +∞
∑
n=1bnzn est également strictement positif.

d) Soient rʹ le rayon de convergence de la série entière +∞
∑
n=1bnzn et g : B(0,rʹ) C, z↦→+∞
∑
n=1bnzn. Selon la proposition 1, on dispose de rʹʹ > 0 tel que f g est définie et développable en série entière sur B(0, rʹʹ).

Pour N ∈ N * , on a, lorsque z tend vers 0,

   (               )    (        )
    ∑N    n     N         N∑     n      N          N
f•g(z)=f      bnz  + o(z  )  = f     bnz   +o(z  ) = z + o(z )
    n=1                   n=1

Donc le développement en série entière de z↦→f g(z) est z↦→z et ainsi, z ∈ B(0,rʹʹ), f g(z) = z.


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