a) Montrer qu’il existe une suite (xn)nN d’éléments deux à deux distincts de [0,1] telle que x0 = 0, x1 = 1, et {xn∣n N} soit dense dans [0,1].
b) Soit (gn )nN une base de type S. Montrer que nN est une base de type S.
c) Soit f E. Pour tout n N*, on note Fn la fonction de [0,1] dans R qui est continue, affine sur chaque intervalle ouvert inclus dans [0,1] \{x0,…,xn}, et coïncide avec f en x0,…,xn. Montrer que (Fn)n≥1 converge uniformément vers f sur [0,1].
d) En déduire l’existence d’une base de type S.
a) On pose x0 = 0, x1 = 1 et on introduit une indexation dénombrable (xn)n≥2 des rationnels de ]0, 1[.
b) Notons que les gn sont non nuls, en raison de l’unicité de la décomposition. Posons hn := . Alors tout élément f E s’écrit f = cn∥gn∥hn, avec convergence uniforme, et il y a évidemment unicité de l’écriture.
c) On a Fn (xk ) = f(xk) pour k ≤ n. De plus, Fn est continue. Tout revient à montrer, par différence, que si gn := f - Fn, alors (gn) converge uniformément vers 0.
Soit ϵ > 0 et η > 0 relatif à l’uniforme continuité de f sur [0,1]. On peut trouver, par densité, des éléments x0 < xn2 < < xnp < x1 formant une subdivision de pas moindre que η. On pose n0 := 0 et n1 := 1. Soit N := max(nk), et n ≥ N. Soit x [0,1]. Il existe k ≤ p - 1 tel que x [xnk , xnk+1 ]. On a alors
Comme Fn est affine sur [xnk,xnk+1],
Par suite, pour n ≥ N, et pour tout x [0,1], |gn(x)|≤ 2ϵ.
d) Notons, pour n ≥ 1, fn la fonction affine par morceaux qui vaut 1 en xn et 0 en x0,…,xn-1 : elle est donc nulle sur tout intervalle de la subdivision formée par x0,…,xn sauf sur les deux (pour n ≥ 2) intervalles dont xn est une extrémité. On note f0 la fonction affine égale à 1 en 0 et 0 en 1.
Considérons la fonction Gn(f) = Fn(f) -λj,nfj et déterminons les λk,n de façon que Gn (f) s’annule en x0,…,xn. Ceci équivaut à f(x0) = λ0,n et
Enfin, supposons que les μj soient tels que μjfj = 0, la convergence étant uniforme. En évaluant en x0 , on obtient : μ0 = 0. Si l’on suppose par récurrence que μ0 = = μk-1 = 0, alors l’égalité μk = 0 découle de l’évaluation en xk.
Une famille de type S se nomme une base de Schauder. L’exercice fait montrer que l’espace 0([0,1], R),∥⋅∥∞ admet une telle base. L’intéressant, c’est que l’on peut démontrer que tout espace de Banach (E,∥⋅∥) admettant une partie dénombrable dense se plonge isométriquement dans l’espace précédent, et donc que tout espace de Banach peut être considéré comme un sous-espace fermé d’un espace admettant une base de Schauder. Malheureusement, ceci n’implique pas que E admette une base de Schauder : il y a de (trop) nombreux contre-exemples.