287. Pour k ∈ N* on note d(k) le nombre de diviseurs positifs de k.

a) Donner un équivalent de Dn =  n
∑
k=1d(k).

b) On note γ la constante d’Euler. Montrer que Dn = nlnn + (2γ - 1)n + O(√ --
  n).

Solution de Moubinool Omarjee et Adrien Reisner

On aura besoin du développement eulérien classique

∑n 1              ( 1)
   k-= lnn + γ + O  n-
k=1
γ := +∞∑

n=1un pour la suite u définie par u1 := 1 et un := 1n -∫ n

 n- 1dtt- pour tout entier n 2. La convergence de la série découle du théorème de comparaison série-intégrale puisque t↦→1
t est continue par morceaux, décroissante et positive sur [1,+∞ [. Le développement annoncé s’obtient alors par simple récriture de la somme partielle  n
∑
k=1uk.

Étant donné n ∈ N*, on notera D(n) l’ensemble des diviseurs positifs de n et D- (n) := D(n) [1,√n-[.

a) En sommant par paquets, on trouve

    ∑n  ∑            ∑          n∑     ∑
Dn =         1 =            1 =             1.
    k=1i∈D(k)   (k,i)∈[[1,n]]2t.q.i|k    i=1 k∈[[1,n]]t.q.i|k
Or, pour tout i ∈ [ [1,n]], la fonction p↦→ip réalise une bijection de {      ⌊ ⌋}
 1,..., ni sur l’ensemble des multiples de i dans [ [1,n]]. Ainsi, Dn = ∑n

i=1⌊n⌋
 i. Par inégalité triangulaire, il vient
|     n   |   n              n
||D  - ∑  n||≤ ∑  ||n-- ⌊n-⌋||≤ ∑  1 = n.
|| n   i=1 i||   i=1| i    i |  i=1
Ainsi Dn = nn
∑
i=11
i + O(n) et finalement, grâce au développement eulérien rappelé en introduction :
Dn = nlnn + O(n).

b) Nous raffinons la méthode précédente. Soit n ∈ N*. La fonction k↦→nk réalise une bijection de D- (n) sur D(n) √ --
] n,+∞ [. On en déduit que d(n) = 2cardD -(n) + 1 si n est un carré, et d(n) = 2 card D-(n) sinon.

Fixons n ∈ N * . Le nombre de carrés dans [ [1,n]] est évidemment √ --
  n, donc

       ∑n               √--
Dn  = 2   cardD - (k)+ O( n ).
       k=1
En procédant comme en (a), on obtient
∑n             ∑n
   cardD - (k) =  |Ei,n|
k=1            i=1
où, pour tout i ∈ [ [ 1, n]], on a noté Ei,n l’ensemble des k ∈ [ [1,n]] tels que i divise k et i < √ --
  k, autrement dit i divise k et i < k
i. En procédant comme en a) , on voit que k↦→k
 i met en bijection Ei,n avec l’ensemble des entiers l tels que i < l n
i. Ce dernier ensemble est vide si i > √ --
  n, sinon il est de cardinal ⌊n⌋
 i- i. Il vient
∑n             x∑n (⌊n⌋   )
   cardD- (n ) =     i  - i
k=1            i=1
xn := √
n . On remarquera que x n = √--
 n + O(1) en vue de la suite. D’une part
x∑n    x (x  + 1)  n + O(√n-)   n     √--
   i =-n--n-----= ----------=  -+ O ( n).
i=1       2           2        2
D’autre part, la même méthode qu’en a) fournit le développement
x∑n ⌊n ⌋  ∑xnn     √ --
    -- =    --+ O ( n).
i=1  i   i=1 i
Le développement eulérien rappelé en introduction assure quant à lui que
xn∑n(           (1 ))       √--                           √ --
=nln xn + γ + O --   = nln( n )+ nln(1+ O(n-1⁄2))+ γn+ O ( n)
i=1i            n
nlnn         √ --
=2 + γn + O(  n).
En combinant les développements asymptotiques précédents, on conclut que
Dn = nln n+ (2γ - 1)n+ O (√n).


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