a) Montrer que, si f et g sont dans A, il en est de même de min(f,g).
b) Soient m N *, f1,…,fm dans A. Montrer que min(f1,…,fm) et max(f1,…,fm) sont dans A .
On suppose désormais que A sépare les points : pour a et b dans [0,1] distincts, il existe f A telle que f(a)≠ f(b).
c) Soient a et b deux éléments distincts de [0,1], α et β deux nombres réels. Montrer qu’il existe f A tel que f(a) = α et f(b) = β.
On admet que, de tout recouvrement ouvert de [0,1], on peut extraire un recouvrement fini.
d) Soit f C. Montrer que, pour ε R+* et x [0,1], il existe gx A telle que gx(x) = f(x) et gx ≤ f + ε.
e) Montrer que A = C.
Solution de Nguyên Hai Châu
a) Remarquons tout d’abord que A est une sous-algèbre fermée de C (vérification sans difficulté), et que si f A alors P • f A pour tout P R[X].
Grâce aux relations
Puisque f est continue sur [0,1], son image est un segment [a,b]. La fonction v : x|x| est continue, il existe donc une suite (Pn) de polynômes qui converge uniformément vers v sur [a, b]. Ainsi, Pn • f converge uniformément vers |f| sur [0,1], si bien que |f| A .
b) Récurrence immédiate.
c) Il existe h A tel que h(a)≠h(b). On considère le polynôme interpolateur de Lagrange tel que Ph(a) = α et Ph(b) = β. Alors P • h A convient.
d) Fixons ε > 0 et x [0,1]. Pour chaque y≠x, on trouve une fonction fy A telle que fy (x) = f(x) et fy(y) = f(y). On considère l’ensemble
N.B. Il s’agit d’ouverts relatifs de [0,1]. Si l’on veut travailler avec des ouverts de R, il suffit de remplacer Ωy par Ωy ∪ (R \ [0,1]).
On considère alors la fonction gx = minfy1,...,fynA. On a gx(x) = f(x). De plus, si z [0, 1], il existe i tel que z Ωyi ; on a donc :
e) On raisonne de la même manière. On dispose des fonctions gx A telle que gx(x) = f(x) et gx < f + ε. On considère, pour tout x [0,1],
c’est un ouvert relatif de [0,1] qui contient x. Ainsi, la famille (x)x[0,1] est un recouvrement ouvert de [0, 1]. Il existe donc x1,...,xp [0,1] tels que :
On considère finalement g = maxgx1,...,gxpA. Alors, on a : ∀z [0,1],h(z) < f(z) + ε. Mais d’autre part, pour chaque z [0,1], il existe i tel que z xi et donc : f(z) - ε < gxi (z) ≤ g(z), d’où
Ainsi f A et on a prouvé que A = C.
Le résultat démontré dans cet exercice est le théorème de Stone-Weierstrass.