251. Soit A ∈ Mn(R). Comparer les polynômes minimaux de A dans Mn(R) et Mn (C ).

Solution de Moubinool Omarjee

galement résolu par ric Pité, Ivan Gozard et Abdelkader Daouia qui interprètent les degrés des polynômes minimaux comme le rang de la famille des puissances de A et qui montrent que le rang est invariant par extension de corps (grâce à la décomposition matricielle PJrQ). La solution qui suit est quasiment identique à celles de Christophe Jan, David Alexander, Colas Bardavid, Laurent Dietrich et Simon Billouet, et enfin François Capacès. Nguyên Hai Châu nous a transmis les deux points de vue (arguments élémentaires qui suivent et arguments de rang).

Par convention, les polynômes minimaux sont unitaires (c’est-à-dire à coefficients dominants valant 1). Notons respectivement μR et μC les polynômes minimaux de A sur R et C. On va montrer l’identité μR = μC. Vu la convention sur les coefficients dominants, il suffit de prouver que μR et μC se divisent mutuellement.

Prouvons que μC|μR. Cela est clair en examinant μR comme un polynôme à coefficients complexes annulant A.

Prouvons que μR|μC.

Méthode 1. Pour cela, on écrit μC = P + iQ avec P et Q à coefficients réels. Comme μC est supposé unitaire, le polynôme Q n’a pu hériter du coefficient dominant, ce qui implique l’inégalité deg(Q) < deg (μC). Par ailleurs, on a 0 = μC(A) = P(A) + iQ(A). Comme A est à coefficients réels, cela donne P(A) = Q(A) = 0. Mais l’inégalité deg(Q) < deg(μC) force Q à être nul. Autrement dit, μC = P + i0 = P est à coefficients réels. Cela prouve que μR divise μC.

Méthode 2. L’argument de Colas Bardavid repose sur la remarque suivante : on montre l’égalité μC (A) = 0 (car A est à coefficients réels), ce qui implique que μC|μC. Or par égalité des degrés, on obtient μC = μC, c’est-à-dire que μC est à coefficients réels et donc μR |μC .
[Liste des corrigés]