96. Pour d ∈ N*, soit N(d) le nombre de couples (m,n) de N*× N* tels que n m et (m n) = d.

a) Montrer que (i,j)↦→(i+j j ) est strictement croissante en i et en j.

b) En considérant B = min{             }
 b ∈ N*;(2bb) > d, montrer que N(d) = O(ln(d)).

c) Montrer que 1
x∑x

d=1N(d)-→x →+∞ 2.

Nous corrigeons légèrement l’énoncé en restreignant l’étude aux couples 1 n < m, sans quoi N(1) serait infini.

Remarquons tout d’abord que comme d = (d 1) = ( d d-1) , on a déjà N(d) 2 dès que d 3. Remarquons aussi que si d = (i+j j ) alors d = (i+j i ) de sorte que l’on a au moins la moitié des cas lorsque l’on rajoute la contrainte j i.

a) On a

(i+j+1 j) (i+j j ) = i+j+1
 i+1 > 1 et (i+j+1 j+1 ) (i+j j ) = i+j+1-
 j+1 > 1.

D’où le résultat demandé.

b) Considérons donc B comme indiqué dans l’énoncé, et x = (i+j j ) avec B j i. Alors par la question a) il vient

   (     )   (   )
x ≥  i+ B  ≥   2B  > d.
      B        B
Donc si d = ( i+j j ) , alors j B - 1 et de plus, d(iʹ+j j ) pour iʹi. Ainsi N(d) 2B, compte-tenu de la remarque préliminaire. Comme il y a plus de parties de [ [1,2b]] de cardinal b que de parties de [ [1,b]], on a

d > ( 2B-2 B-1 ) 2B-1,

de sorte que B 1 + log 2(d) et que N(d) 2(1 + log 2(d)).

c) Le résultat que l’on cherche à obtenir est que, en dehors de ces cas triviaux, il est rare  qu’un entier soit un coefficient binomial. On a

                           (  )
x∑          {                m      }   ∑x
N (d) = card 1 ≤ n < m ⁄= x; n   ≤ x =     um (x)
d=1                                     m=1
um (x) est le nombre d’entiers 1 n < m tels que (m n) x. On sait déjà que si x m 3, alors um (x) 2 = card{1,m - 1}. On en déduit la première inégalité
 x
∑  N (d) ≥ 1+ 2(x- 2).
d=1
On va maintenant majorer um(x). On sait déjà que um(x) m - 1 par définition, ce qui sera utile pour m petit.

Il est facile de montrer qu’à m constant, les coefficients binomiaux (m n) sont strictement croissants jusqu’au coefficient central  ( m m⁄2) , puis strictement décroissants par symétrie. On en déduit que

Si ( m 2 ) > x, alors um(x) = 2 (sous la contrainte que m x)

Si ( m 3 ) > x, alors um(x) 4.

La première condition est vérifiée lorsque m √ ---
  2x + 1, et la deuxième lorsque m (6x)13. On en déduit que

x∑ ∑            ∑            ∑            2⁄3    √---
N(d)≤      m +          √--4+      √--2 ≤ (6x)  + 4 2x +2x.
d=1m≤(6x)1⁄3    (6x)1⁄3<m≤  2x   x≥m>  2x

Cet encadrement est suffisant pour prouver que 1
x x
∑
d=1N(d)-→x →+∞ 2.
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