a) On suppose que E = F = R. Montrer que f est linéaire.
b) On suppose que E = F et que la norme est euclidienne. Montrer que f est linéaire.
c) On suppose que f est surjective. Montrer que f est linéaire.
d) Donner un exemple dans lequel f n’est pas linéaire.
Solution de Ivan Gozard
Notons qu’une fonction vérifiant l’hypothèse est lipschitzienne, donc continue, et en outre injective.
a) Dans le cas où E = F = R, f est strictement monotone Quitte à changer f en - f, on peut la supposer strictement croissante et alors, si x > y, f(x) - f(y) = x - y. Donc x f(x) - x est constante, et cette constante vaut 0 puisque f(0) = 0. Finalement, f = ± Id R .
b) Notons que ∥f(x)∥ = ∥x∥ pour tout x. Par élévation au carré, pour tout (x,y) E2,
Il en résulte que, si a et b sont dans R, pour tout (x,y,z) E3,
Fixons donc (x, y) E2. Posons r := et, pour h appartenant à G(E,F) ou G(E,E),
On a évidemment
Fixons g G(E, F). Posons ω := et notons s G(F,F) la symétrie centrale par rapport à ω. Elle intervertit g(x) et g(y). Nous allons comparer Δ(g-1sg) à Δ(g). On a
On a (g-1 sg)(x) = g-1(g(y)) = y et de même (g-1sg)(y) = x. En outre, pour tout t, t + s(t) = 2ω, donc s(t) = 2ω - t = g(x) + g(y) - t et donc s(g(r)) = g(x) + g(y) - g(r). Finalement,
Posons h := g-1 sg G(E,E). En appliquant ce qui précède à E = F , on obtient, en notant σ la symétrie centrale par rapport à , que
Puisque ΔG(E,E) est borné, il est réduit à 0. Donc Δ(h) = 0 et Δ(g) = 0 par conséquent. Ainsi, g conserve le milieu.
∙ En prenant y = 0, on obtient que g(x) = 2g. Puis
d) On munit R 2 de la norme définie par ∥(x,y)∥∞ := max(|x|,|y|). Considérons la fonction t (t, sin t), de R vers R2. On a
Le résultat établi dans la question c est connu sous le nom de théorème de Mazur-Ulam. Il a déjà fait l’objet d’un exercice dans notre revue : ex. 49, pp. 62-64, vol. 121, n•4, juin 2011.