Solution de Christophe Jan
On effectue une récurrence sur n = dim(E) ; soit (n) la propriété :
≪si E est un R -espace de dimension égale à n, pour tous vecteurs v1,…,vp de E, alors C = R + ⋅ v1 + + R+ ⋅ vp est fermé dans E. ≫
⊳ Lorsque n = 1, E est isomorphe à R. Soient v1,…,vp des vecteurs de R. On distingue plusieurs cas.
- Tous les vk sont nuls. Alors, C = {0} qui est fermé.
- Tous les vk sont de même signe et l’un est non nul. Par exemple, tous les vk sont négatifs ou nuls. Alors, chaque R+ ⋅ vk vaut {0} ou R- et C = R- qui est fermé.
- Deux vecteurs vk sont de signes différents. Alors, C = R qui est fermé.
⊳ On suppose l’assertion vraie pour un certain entier n N*. Soit E un R-espace vectoriel de dimension (n + 1). On se donne des vecteurs v1,…,vp dans E. Si tous les vecteurs vk sont nuls, alors C = {0} qui est fermé. Sinon, l’un des vecteurs vk est non nul, par exemple le vecteur vp. Soit x C . On va exhiber une suite (xr)rN d’éléments de C convergeant vers x. On complète la famille libre (vp ) en une base de E et on note f (E) la projection orthogonale sur F = v parallèlement à R ⋅ vp, ainsi que g = idE - f : u < vp,u > ⋅vp la projection orthogonale sur R.vp .
L’hyperplan F est un R-espace de dimension n. On pose
D = f(C) = R + ⋅ f(v1) + + R+ ⋅ f(vp-1),
car f(vp ) = 0 et f est linéaire. On pose y = f(x) et pour tout r N, yr = f(xr) D. On peut appliquer l’hypothèse de récurrence dans l’espace F : l’ensemble D est fermé, donc le vecteur y appartient à l’ensemble D. on peut écrire :
D’autre part, on peut appliquer l’hypothèse d’initialisation à l’espace G = g(E) = V ect(vp). L’ensemble = g(C) = R+ ⋅g(v1) + + R+ ⋅g(vp) est fermé. Pour tout r N, le vecteur xr est dans C, donc = g(xr) est dans et la limite g(x) = limr→+∞g(xr) reste dans .
On peut écrire :
x = f(x) + g(x) = (λk + μk) ⋅ vk + μp ⋅ vp
est bien dans l’ensemble C ; l’ensemble C est bien fermé.
David Alexander mentionne que le résultat est connu comme le théorème de Farkas-Minkowski.
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