47. Soient E un C-espace vectoriel de dimension finie, f ∈L(E). On dit que f est cyclique s’il existe x ∈ E tel que E = {P(f)(x);P ∈ C[X]}.

a) On suppose que f est cyclique. Montrer que tout endomorphisme induit par f est cyclique et que l’ensemble des sous-espaces de E stables par f est fini.

b) On suppose que l’ensemble des sous-espaces de E stables par f est fini. Montrer que f est cyclique.

a) Choisissons x ∈ E tel que E = {P(f)(x);P ∈ C[X]}.

Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par f et posons

IF := {P ∈ C[X] | P(f).x ∈ F}.
Puisque f est cyclique, on a F = {P(f)(x);P ∈ IF} et on constate que IF est un idéal de C[X] ; il est non réduit à {0} puisqu’il contient μf ; soit DF son générateur unitaire. On a donc F = {(PDF )(f)(x);P ∈ C[X]}, soit en posant y = DF(f).x, F = {P(f)(y);P ∈ C[X]}. Notons ˜f l’endomorphisme de F induit par f ; on a donc F = {P(f˜ )(y);P ∈ C[X]} et par conséquent ˜f est cyclique.

Notons D l’ensemble (fini) des diviseurs unitaires de μf et G l’ensemble des sous-espaces vectoriels de E stables par f. L’application D : GD, F↦→DF est injective puisque F = {(PDF )(f)(x);P ∈ C[X]}. Par conséquent, G est également fini.

b) Redémontrons le classique

Lemme 1.Soit K un corps infini et E un K-espace vectoriel. Soit (G1,,Gs) une famille finie de sous-espaces vectoriels stricts de E. Alors G1 GsE.

Démonstration. On suppose par l’absurde que E = G1 Gs. Quitte à supposer s minimal, on peut supposer que i ∈{1,,s}, Gi ⁄⊂ jiGj.

Comme G1 E et s 2, on dispose de a1 ∈ G1 \ j1Gj et as ∈ Gs \ jsGj. Soit D la droite affine {(1 - t)a1 + tast ∈ K}. Pour i ∈{1,,s} soit

Ti := {t ∈ K (1 - t)a1 + tas ∈ Gi}.

Comme K = T1 Ts est infini, l’un des Ti est infini, mais alors Gi rencontre la droite D en deux points distincts (puisque a1as) ce qui exige D Gi. Mais alors a1 et as sont tous deux dans Gi ce qui est absurde. __

Pour x ∈ E, notons Fx le plus petit sous-espace vectoriel de E stable par f et contenant x, soit Fx := {P(f)(x);P ∈ C[X]}. L’ensemble des Fx, x ∈ E, est fini et x∈EFx = E puisque x ∈ Fx . D’après le lemme, il existe x ∈ E tel que Fx = E et f est donc cyclique.

Remarque : le résultat reste vrai sur tout corps infini.
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