7. Montrer que, si m et n sont dans N*, n divise  n
∑
k=1mkn.

Solution de Moubinool Omarjee

On note A(n, m) := ∑nk=1mkn. Nous transformerons d’abord cette somme à l’aide de la fonction ϕ d’Euler, puis montrerons une divisibilité arithmétiquement multiplicative. Nous montrerons enfin le résultat lorsque n = pr, où p est un nombre premier.

En classant les entiers k de {1,,n} selon leur pgcd avec n, on obtient

A(n,m ) = ∑  ∑   md.
         d|nk∧n=d

Il y a ϕ()
nd entiers k tels que k n = d. En effet, la condition précédente équivaut à dk et k
d n
d = 1, donc à k = λd avec λn
d = 1. Comme λ est assujetti à être inférieur ou égal à n
d, on obtient le résultat annoncé. Par suite,

         ∑   (  )
A(n,m ) =   ϕ  n- md.
         d|n    d

Supposons n nʹ = 1. Alors

            (    )             (    )
ʹ      ∑      nnʹ   δ    ∑       nnʹ   ddʹ
A(nn,m)  =      ϕ   δ   m  =       ϕ  ddʹ  m
       δ|nnʹ         (   d)|n;dʹ|nʹ
    =    ∑   ϕ (n) ϕ  nʹ (md )dʹ = ∑ ϕ( n)A (nʹ,md ).
       d|n;dʹ|nʹ   d     dʹ          d|n    d

Nous avons utilisé le résultat fondamental selon lequel, si n nʹ = 1, et si D(n) désigne l’ensemble des diviseurs strictement positifs de n, alors

{
  D (n)× D(nʹ)  →  D (nnʹ)
      (d,dʹ)     ↦→    ddʹ

est une bijection. Nous avons en outre utilisé le fait que ϕ est arithmétiquement multiplicative.

Par conséquent, si nʹ divise toutes les quantités A(nʹ,q), alors nʹ divise A(nnʹ,m). De même, si n divise toutes les quantités A(n,r), n divise A(nnʹ,m). Par suite, nnʹ divise A(nnʹ,m). Par récurrence, il suffit de montrer que n divise A(n,m) lorsque n est de la forme pr, où p est un nombre premier.

Puisque A(p, m) = (p - 1)m + mp,

                p
A (p,m ) ≡ - m + m ≡ 0mod p.

Supposons que A(pr,m) 0modpr et montrons que cette congruence est vraie au rang r + 1. On a

       ∑     ( r+1)      r∑+1  ( r+1)
A(pr+1,m) =       ϕ  p---  md =    ϕ  p-k-  mpk
       d|pr+1     d        k=0    p
       r+∑1                ∑r
   =      ϕ(pr+1-k)mpk =    (pr+1-k - pr-k)mpk + mpr+1.
       k=0                k=0

Examinons à présent deux cas.

Si p m, le résultat sera acquis dès lors que pr+1 divise (pr+1-k - pr-k)mpk et mpr+1 . Concernant le dernier terme, il est divisible par pr+1 puisque pr+1 r + 1. En outre, ppk divise mpk et donc ppk+r-k divise pr-kmpk . Or pk + r - k r + 1 dès que pk - k 1, ce qui est acquis dès que k 0. Donc pr+1 divise pr-kmpk . A fortiori, pr+1 divise pr+1-kmpk .

Supposons à présent que p ne divise pas m. Par l’hypothèse de récurrence,

   r     r∑-1  r-k   r-1-k  pk    pr        r
A(p ,m ) =   (p   - p     )m  + m   ≡ 0mod p .
         k=0
Donc, grâce à une multiplication par p,
r∑-1  r- k+1    r- k  pk     pr         r+1
   (p     - p   )m   + pm   ≡ 0mod p   .
k=0

Par conséquent,

r+1        r∑-1  r+1- k   r-k  pk          pr    pr+1
A(p ,m)  =     (p     - p   )m   + (p- 1)m   + m
          k=0  r           r    r+1
       ≡  - pmp + (p - 1)mp + mp   mod pr+1
       ≡  (mpr+1 - mpr )mod pr+1.

Comme m est dans le groupe des inversibles de Z⁄pr+1Z,

m ϕ(pr+1) ≡ 1 mod pr+1, soitmpr+1-pr ≡ 1mod pr+1.

Il en résulte que mpr+1 mpr modpr+1, puis que

A(pr+1,m ) ≡ 0 modpr+1,
ce qui clôt la récurrence.


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